THE LORD OF THE RINGS: THE RETURN OF THE KING
Titres alternatifs : Le Seigneur des anneaux : Le Retour du Roi / Lord of the Rings: Ou no Kikan
Année : 2003
Studio : EA Redwood Shores
Éditeur : Electronic Arts
Genre : Anneau (en forme) olympique
Joué et testé sur PlayStation 2
Support : DVD-ROM
Les héros de la Communauté de l’Anneau empruntent désormais des chemins bien différents. Aragorn, Legolas et Gimli s’engouffrent dans des grottes maudites afin de demander l’aide improbable de soldats tombés au combat, et hantant désormais les ombres et les cauchemars des Humains. Gandalf va lui aussi connaitre bien des mésaventures. Depuis Helm’s Deep, il prendra la route d’Isengard pour finalement échouer à Minas Tirith. Sera-t-il de taille à en défendre les murs, face aux hordes incessantes et monstrueuses répondant aux ordres de Sauron ? Sam et Frodo, enfin, se dirigent vers Mount Doom, en plein Mordor, afin d’y détruire l’Anneau. Avec Gollum à leurs côtés, ils devront faire face à bien des péripéties et horreurs… L’une d’elles attend patiemment, tapie dans les ombres, préparant patiemment ses toiles fatales.
THE RETURN OF THE KING porte bien son nom, son auguste titre. Après le détonnant jeu THE TWO TOWERS, le roi des adaptations de films au format vidéoludique était donc de retour en 2003 avec une suite toujours, voire encore plus efficace, et un nouveau studio aux commandes de ce projet pharaonique : Redwood Shores – qui sera bientôt rebaptisé Visceral Games et qui en signant/saignant DEAD SPACE et DANTE’S INFERNO fera le bonheur de nombreux joueurs.
THE RETURN OF THE KING reprend la même formule (magique) que son prédécesseur, à savoir des vidéos tirées directement du film pour introduire des niveaux constitués de nombreuses séquences de beat’em all voire, à certains moments, de Hack ‘n’ slash – le jeu est prévu pour, certains combos permettant de faire de véritables dégâts de masse. On accumule très vite des points d’expérience, on achète/débloque de nouveaux coups et compétences, actives ou passives. L’immersion est totale, les musiques d’Howard Shore et les doublages par les acteurs du film achevant de nous transporter définitivement en Terre du Milieu, entre un troupeau d’Oliphaunts et une horde de Gobelins rageux.
THE RETURN OF THE KING peut même se targuer d’être un peu plus abouti que le premier jeu. Certes la plupart des mécaniques sont les mêmes (traverser des territoires inquiétants peuplés de créatures redoutables, se frayer un chemin parmi une foule d’ennemis, défendre des remparts au péril de notre vie, parfois en temps limité, et couvrir les Nazgûl d’avanies) mais ce nouvel épisode est plus varié que le précédent. Par exemple, le nombre de personnages jouables est plus grand (on peut enfin contrôler Gandalf !) et la présence de Sam est loin d’être anecdotique. Plus rapide mais évidemment moins puissant que ses camarades (il frappe moins fort qu’Aragorn et ses petites dagues font pâle figure face aux flèches de Legolas), le courageux Sam a d’autres cordes à son arc : la ruse, la vitesse et la discrétion (appuyez simultanément sur L1, R1, L2 et R2 pour utiliser le camouflage de sa cape). Les niveaux qu’il doit traverser ont, de plus, été pensés pour mettre en valeur les Hobbits et apportent un peu de vent frais, et d’haleine fétide de Gobelins, à l’aventure. Techniquement c’est aussi un peu plus solide, mieux finalisé, jusque dans certains angles de caméra qui viennent apporter un peu de variété à un (grand) spectacle déjà très bien calibré. Un bémol néanmoins : ladite caméra s’éloigne parfois légèrement trop de l’action, rendant certaines joutes un peu pénibles.
Si au premier coup d’œil, on pourrait donc légitimement penser que THE RETURN OF THE KING est un meilleur jeu que THE TWO TOWERS, en grattant un peu le fard s’effrite légèrement. Tout d’abord le nombre accru de personnages jouables est évidemment une bonne chose, mais seuls les niveaux dédiés aux Hobbits diffèrent vraiment de ceux du premier jeu. Au contraire, lorsque l’on incarne Gandalf par exemple, à part des projectiles et un bouclier magiques, on se surprend à jouer peu ou prou comme avec Aragorn – à celles et ceux qui pensaient profiter du magicien pour user et abuser de la magie, je ne dirais qu’une chose : Fly, you fools! Quant aux boss et mid-boss, lorsqu’ils ne brillent pas par leur absence, ils sont navrants (The Mouth of Sauron, Gollum, etc.). Subjectivement enfin, les scènes reprises dans le premier jeu me parlent davantage – dans THE RETURN OF THE KING, seul le niveau dédié à Shelob m’est apparu capable de rivaliser avec Helm’s Deep, la Moria ou la longue course pour sauver Boromir dans THE TWO TOWERS.
Si THE RETURN OF THE KING est définitivement un bon jeu, et qu’il offre même la possibilité de jouer à deux en coopération, il passe malgré tout à côté de quelque chose de plus grand en ne sublimant pas suffisamment le concept de son illustre ainé.
Note : 
Nostalgie : 
THE RETURN OF THE KING est un bon jeu, assez bourrin comme le précédent, mais qui demandera malgré tout de la finesse pour se sortir de certaines situations beaucoup plus ardues que la moyenne. Contrairement à THE TWO TOWERS, on peut enfin jouer à deux (je n’ai pas pu essayer) et le nombre de personnages disponibles est plus grand – les Hobbits proposent une expérience vraiment différente. Le concept a bien évidemment un peu vieilli, ça manque de boss intéressants et quelques rares passages peuvent se révéler frustrants. L’aventure vaut tout de même largement le détour pour les fans du film.
Images : Jeuxvideo.com
Preview par l’équipe de Micromania durant l’E3 2003 :
