Tensei Ryuu: Saint Dragon (PC Engine, 1990)

TENSEI RYUU: SAINT DRAGON
Année : 1990
Studio : NMK
Éditeur : Aicom
Genre : Sainte PC Engine
Joué et testé sur PC Engine
Support : HuCard

Une armée de créatures cyborgs fait régner le chaos. L’une d’entre elles, Tensei Ryuu le puissant Saint Dragon, décide de se rebeller et de réduire à néant ses anciens alliés, et semeurs de mort. Si le Saint Dragon est si redouté, c’est que son corps longiligne est en fait invincible, et qu’en le manipulant avec doigté celui-ci peut être utilisé comme arme pour faire des dégâts ou comme bouclier, afin de protéger la tête du dragon, son seul point faible – et fiable, car sa gueule crache du feu et des lasers stellaires destructeurs. En chemin, le Saint Dragon pourra modifier ses projectiles ou encore gagner légèrement en vitesse grâce à des bonus abandonnés dans les carcasse rouillées de ses ennemis. Première étape pour le Tensei Ryuu : la planète métallique, protégée par un taureau géant.


Durant mon adolescence, deux shoot’em up m’ont particulièrement marqué sur Amiga : DRAGON BREED et SAINT DRAGON. Les deux titres, issus de bornes d’arcade japonaises, avaient été portés avec sérieux tout en conservant ce qui faisait tout le charme et le sel des jeux originels : un gameplay original et sensationnel !

Dans SAINT DRAGON sur PC Engine, qui s’inspire de SYVALION un jeu d’arcade de 1988, on retrouve donc ce gameplay qui m’avait émerveillé, ces mouvements que je n’ai jamais oubliés : on contrôle ainsi un dragon japonais (donc au corps long et effilé) qui tire des boulettes et des flammes comme dans (presque) n’importe quel shoot’em up, mais dont la seule partie sensible (entendez par là qu’au moindre choc vous passerez de vie à trépas) est la tête. Par conséquent, libre à vous d’utiliser vos courbes longilignes pour infliger des dégâts à vos adversaires (votre queue n’est pas ensiforme mais semble aussi tranchante qu’une épée) ou encore et surtout pour vous protéger. En manipulant astucieusement la croix directionnelle de votre manette, l’épée fantasmée se transforme alors littéralement en bouclier de chair et d’écailles, et votre tête ainsi lovée comme un cœur dans son propre corps ne devrait plus être touchée par les tirs adverses – en gros et en versant dans l’anglicisme moins élégant, le corps du dragon fait office de bullet cancel.


Bien évidemment, il n’est pas recommandé de rester immobile, bien au chaud dans votre cocon – car les tirs sont susceptibles d’arriver de tous les côtés et, surtout, de nombreux ennemis vont tenter de vous percuter… et s’ils ont suffisamment de points de vie pour encaisser le choc avec la queue du dragon, c’est ce dernier qui explosera en premier. C’est ce qui fait une grande partie du charme du jeu : le joueur doit constamment peser le pour et le contre, savoir quand attaquer et quand adopter une position plus défensive (oui une fois que l’on connait un peu le jeu, on parvient à dénicher çà et là quelques safe spots). Le dragon n’étant pas particulièrement véloce, en vous lançant constamment à l’abordage vous risquez de tomber sur un os ! Heureusement, la difficulté n’est pas très relevée, assez progressive et les continus sont infinis.


Mais malgré toute l’affection que je porte à SAINT DRAGON, je dois reconnaitre que ce jeu est un peu désuet – comme d’autres bons titres de la même époque, THE NINJA WARRIORS par exemple, certaines de ses mécaniques n’ont pas nécessairement très bien vieilli. Dans le jargon, on appelle ça « prendre un coup de vieux ». Déjà SAINT DRAGON est techniquement moins bon sur PC Engine que sur Arcade et même Amiga – les scrollings sont plus simples, certaines musiques sont critiquables et les arrière-plans sont moins détaillés (dans l’avant-dernier niveau on a même droit à un horrible fond noir). En creusant sous les écailles du reptile, on tombe alors sur d’autres écueils : certaines morts injustes (ennemis impossibles à éviter si on ne se place pas à un certain endroit de l’écran), des portions de niveau assez vides (par exemple l’avant-dernier niveau a été très simplifié sur PC Engine), certains adversaires qui encaissent trop bien et le duel final assez décevant – même si, reconnaissons-le, y exposer alors dans le décor l’apparent cadavre du dragon du jeu SYVALION, développé par le concurrent Taito, peut être vu comme un bel hommage au contraire comme un magnifique trollage !


Malgré son élégante queue qui gigote, le joli reptile mécanique de SAINT DRAGON se retrouve donc engoncé dans une certaine rigidité. Rien de rédhibitoire pour autant, en particulier pour les joueurs ayant usé leurs pouces et perdu leur voix lors de joutes similaires dans les années 90 et 80.

Note :   Nostalgie :

Oui, SAINT DRAGON est issu d’une période révolue, certains de ses aspects ont mal vieilli et la version PC Engine est loin d’être irréprochable, techniquement parlant. Mais les joueurs nostalgiques pourront se solacier en enlaçant le corps flexible d’un dragon devenant alors presque invincible, ainsi lové dans sa queue faite d’écailles et de métal hurlant. Cette jolie trouvaille de gameplay n’a, elle, pas pris une ride, et nous ferait presque regretter l’absence de suite ou de remise au goût du jour d’un jeu qui, en son temps, n’avait laissé personne indifférent.

Images : izanamakura

Vidéo d’époque :

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