Natsuki Chronicles (PlayStation 4, 2021)

NATSUKI CHRONICLES
Année : 2021
Studio : Qute
Éditeur : First Press Games / Rising Star Games
Genre : la belle et la bullet
Joué et testé sur PlayStation 4
Support : Blu-ray


Dans un futur lointain, l’espèce humaine a colonisé plusieurs planètes, dont Seven Tier. Reposant principalement sur l’exploitation par Magni Corp d’une source d’énergie inouïe appelée Septonium (qui attise bien des convoitises), Seven Tier est aussi protégée par le Mitsurugi Security Service. NATSUKI CHRONICLES propose de suivre l’évolution de la pilote Natsuki Sugiura, depuis ses premiers pas de rookie pour le MSS, jusqu’à ses problèmes avec sa collègue Margaret Whitetail puis sa rébellion après avoir été témoin de terribles collusions.

Après ESCHATOS et GINGA FORCE, deux shoot’em up absolument remarquables à scrolling vertical, le studio Qute a pris des risques en se remettant en question, basculant à l’horizontal. Le résultat est extrêmement probant, Qute connaissant la recette des jeux de tir à la fois accessibles (multiples armes et options, difficulté ajustable…), originaux mais aussi référencés (on pense ici à R-TYPE, à GRADIUS) et élitistes – en mode hard j’espère que vous avez un parapluie solide, car il y pleut des balles.

À l’instar de GINGA FORCE, NATSUKI CHRONICLES est un shoot’em up à la narration poussée – personnellement les nombreux doublages ont fini par m’user, heureusement il est possible de les couper. Mais l’histoire est aussi et surtout présentée sous la forme d’une chronologie sur laquelle on peut s’amuser à aller et venir (tout du moins si vous avez terminé au moins une fois les niveaux en question), afin de refaire certains passages dans des difficultés différentes, pour améliorer votre score ou affiner votre style, avec un arsenal plus adapté par exemple. En fait, avec des points d’expérience, on débloque petit à petit une quantité astronomique d’armes et d’options, et face à ce menu absolument gargantuesque, le choix désarme, on frise l’indigestion. Oui on est un peu perdu, au début. Bien évidemment on finit par trouver chaussure à son pied, à optimiser nos mortiers, mais cela ne se fait pas sans mal puisque certains niveaux sont beaucoup plus abordables avec des combinaisons d’armes très particulières – et tant qu’on ne les a pas débloquées, il y a un vrai risque de galère. Attention rien d’insurmontable pour autant, personnellement j’ai tout de suite attaqué en mode de difficulté normal, et je n’ai pas trop souffert – le jeu est généreux, et ajoute des boucliers (points de vie) à notre vaisseau lorsque l’on perd dans un niveau donné. Mais je n’ai vraiment pris du plaisir à jouer qu’un peu plus tard, après avoir débloqué la majeure partie des armes intéressantes. Au contraire dans ESCHATOS le plaisir fut, lui, immédiat.

Comme dans les autres jeux de Qute, notre vaisseau est équipé de deux armes (par exemple une frontale et une à l’arrière) qu’il est d’ailleurs possible d’utiliser en même temps, mais avec un effet légèrement moins puissant, en appuyant sur les deux boutons simultanément. Une troisième nommée Special Weapon est en réalité un module faisant office de bouclier – de nombreux types sont proposés, et il peut même être offensif. Si sa jauge se vide rapidement, elle remonte également relativement vite, et permet donc de se sortir de situations inextricables – à la manière d’ESCHATOS et de GINGA FORCE, ce bouclier rend donc les danmaku tout à fait faisables par le commun des mortels (attention il faut quand même qu’ils soient entrainés hein, les mortels !). Lorsque vous aurez toutes ces options à disposition, vous devriez trouver votre bonheur, adapter votre style et votre arsenal à des niveaux et des boss que vous connaissez désormais très bien. Et là, le plaisir devrait être total.

NATSUKI CHRONICLES propose un Story Mode, aka le nerf de la guerre, qui permet au joueur de customiser son vaisseau avant chaque mission – et croyez-moi, c’est nécessaire, en particulier pour le bouclier que l’on préfèrera horizontal ou vertical, défensif ou offensif selon les pièges retors et surtout les boss semeurs de mort que l’on rencontrera. À mes yeux, au niveau de difficulté normal, c’est tout à fait faisable, rien d’insurmontable même si le dernier niveau hyper stressant avec ses gigantesques lasers rouges qui transpercent l’écran pique un peu, et que le duel final contre un boss qu’il conviendra de vaincre trois fois sous trois formes aussi différentes qu’épiques et saisissantes, devrait enfoncer le dernier clou dans le cercueil de l’amour propre du joueur du dimanche – qui sera heureux d’engranger de nouveaux points d’énergie après chaque game over. Mais s’il a un peu d’honneur, le joueur en question y reviendra plus tard, avec de nouvelles armes et davantage d’expérience afin de remporter ce mano a mano dans les règles de l’art. Pour les amateurs de shoot’em up un peu plus à l’ancienne, c’est-à-dire ceux qu’il convient de terminer d’une traite, un Arcade Mode est également proposé. Ici pas de customisation possible mais des armes et boucliers lâchés par des drones au cœur-même des niveaux qu’il conviendra donc de récupérer tout en slalomant entre les boulettes. Avec un 1LC ou un 1CC en ligne de mire ? En easy rien de plus simple, mais ça commence à se corser en normal, puisque le joueur ne pourra pas toujours y profiter de son assemblage d’armes préféré. Et létal.

NATSUKI CHRONICLES est un excellent shoot’em up à scrolling horizontal, un simili danmaku abordable mâtiné de R-TYPE et de GRADIUS avec des pluies de balles aux effets stupéfiants – j’adore voir la courbe de leurs trajectoires s’habiller élégamment de rouge afin d’aider le joueur. C’est beau et utile à la fois. Autre excellente idée de game design : les trois boucliers (Shield) rechargeables faisant office de points de vie permanents. Les boss sont également réussis, à défaut d’être mémorables, et les niveaux suffisamment variés pour amuser : espaces très ouverts, d’autres au contraire plus étroits… Classique mais efficace. On regrettera néanmoins que dans leur recherche d’originalité, les développeurs de Qute aient tenté d’innover avec un niveau 7 complètement raté, trop narratif, peu jouable et hors de propos. Ce grain de folie, cette mise au ban de l’apathie, fut beaucoup mieux illustré dans GINGA FORCE.

Note :

NATSUKI CHRONICLES rend hommage à de glorieux ainés à scrolling horizontal, tout en les saupoudrant de pluies de balles plus ou moins fournies – nous sommes loin d’un shoot’em up hardcore, le jeu de Qute aux nombreuses armes et options déblocables est en effet particulièrement abordable. Si on pourra regretter un level design moins inspiré que celui de GINGA FORCE, quelques lumineuses idées de game design sont malgré tout à saluer. Encore une belle réussite du studio Qute.

Images : éditeur

Trailer :

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