MARVEL VS. CAPCOM FIGHTING COLLECTION: ARCADE CLASSICS
Année : 2024
Studio : Capcom
Éditeur : Capcom
Genre : En furie, il punit !
Joué et testé sur PlayStation 4
Support : Blu-ray
Une compilation regroupant les jeux suivants :
Marvel Super Heroes.
Marvel Super Heroes vs. Street Fighter.
Marvel vs. Capcom 2.
Marvel vs. Capcom: Clash of Super Heroes.
The Punisher.
X-Men vs. Street Fighter.
X-Men: Children of the Atom.
The Punisher (1993) : Frank Castle a perdu sa famille sous les balles sans merci de criminels se sentant pousser des ailes, dans une ville gangrénée par la pègre du Caïd. Pour ne plus laisser le moindre crime impuni, le Punisher est apparu, depuis les cendres et le chagrin d’un homme brisé. Frank Castle n’est plus. Pour définitivement faire payer Bruno Costa, l’assassin responsable du bain de sang ayant coûté la vie de sa famille, le Punisher remonte sa trace jusque dans un casino illégal de New York. De fil en aiguille et en hameçon, le Punisher va affronter de bien plus gros poissons… pour terminer son odyssée vengeresse contre le plus gros des requins ?! Pour l’épauler, l’implacable justicier pourra compter sur une aide de poids en la personne de Nick Fury, le patron du S.H.I.E.L.D.
J’ai lamentablement perdu mon combat avec les jeux de VS Fighting lors de l’avènement de l’ère des 32 bits. KO debout, je ne prenais plus aucun plaisir à mémoriser les multiples combos, les techniques liées aux jauges spéciales et les infinités de coups. Pourquoi diable ai-je alors acheté cette compilation regroupant six jeux de VS Fighting signés Capcom, me direz-vous ? Eh bien, le célèbre éditeur japonais y a inclus un petit jeu en bonus, étrangement il ne s’agit pas d’un jeu de combat mais d’un beat’em up de 1993, particulièrement rare de surcroît : THE PUNISHER. Si on met de côté son adaptation sur Megadrive (et ce uniquement en Occident), le jeu en question n’avait en effet jamais été édité sur une console de salon jusque-là. Curieusement, sa présence sur ce Blu-ray n’a pas fait grand bruit (cerise sur le gâteau : il ne s’agit pas d’un DLC, le jeu est bien présent sur le disque). Sans exagérer, c’est presque passé inaperçu, alors que pour moi il s’agit de l’une des plus grandes nouvelles vidéoludiques de 2024 ! N’ayons pas peur des mots : si Frank Castle était arrêté par un gang de dangereux criminels, il leur dirait que ce n’est pas lui qui est retenu prisonnier, mais eux qui sont enfermés avec lui ! De la même manière, ici ce n’est pas THE PUNISHER le bonus de cette compilation. Ce sont les six autres jeux qui peuvent être considérés comme un gros bonus pour accompagner la sortie évènementielle de THE PUNISHER !
Graphismes détonants et hyper expressifs prêts à nous exploser au visage, animations et effets sonores conformes à nos souvenirs des salles d’arcade d’antan, THE PUNISHER est un véritable plaisir pour les yeux et les oreilles mais aussi pour notre palpitant – assez varié, très rythmé et assez difficile sans être injuste, le jeu de Capcom est incroyablement prenant et ne mérite aucunement le sobriquet de « clone de FINAL FIGHT » qui lui est trop souvent attribué. Certes, THE PUNISHER reprend la recette de son glorieux ainé, mais en la sublimant et en rééquilibrant les débats grâce à un gameplay affiné et à des idées rafraichissantes – la brute Frank Castle à la tête d’un beat’em up raffiné ? C’est possible !
De nombreuses vidéos sur YouTube ne rendent pas hommage au jeu, et en donnent plutôt une image de gros défouloir bourrin : on peut y voir des joueurs, dévorés par la fatuité, que l’on imagine appuyer frénétiquement sur le bouton Action tout en mourant régulièrement, consommant par la même occasion crédit sur crédit, omettant d’utiliser tous les coups à disposition et ignorant tout de l’aspect stratégique de THE PUNISHER. Premièrement, le crowd-control est bien évidemment essentiel, et les prises au corps permettent généralement de faire le ménage autour de nous (coups de genou, projections, izuna drop). On peut également donner un coup spécial en fin de combo, ou exécuter un wall-kick absolument magnifique. Surtout, il conviendra d’être constamment très mobile grâce à une accélération du plus belle effet – deux fois droite, ou gauche (ça fonctionne aussi dans la verticalité, on a l’impression de jouer en 3D c’est démentiel). Le Punisher exécutera une roulade avec un coup de pied ravageur en bout de course si vous appuyez sur le bouton Action. Mieux : en annulant la roulade avec le bouton Jump, puis en appuyant sur Action dans la foulée, Frank Castle lancera un coup de pied sauté enflammé (hitbox plus large, davantage de dégâts) – l’action est plus impressionnante dans la version japonaise du jeu. Le même coup de pied peut être réalisé à l’arrêt (bas, haut, Action). Une attaque spéciale avec une i-frame longue et salvatrice est disponible en appuyant simultanément sur Action et Jump. Sur PlayStation 4, il suffit d’appuyer sur le bouton triangle et ça fluidifie clairement le gameplay. Certes cette attaque nous fait perdre de l’énergie, mais elle est importantissime pour se sortir de certaines situations inextricables – l’attaque en question connait trois variations. Elle peut être statique, au contraire lancée durant une roulade ou encore pendant une prise au corps. Dévastatrice, elle vient ajouter un petit élément stratégique à nos joutes extatiques – lorsque l’on connait l’emplacement des aliments (qui rendent de l’énergie), on peut par exemple se laisser aller à sacrifier quelques points de vie.
Oui, THE PUNISHER propose quelques grammes de finesse dans un monde de brutes épaisses. Si vous jouez sérieusement au jeu (tentative de 1CC par exemple), la gestion de l’espace, de votre nombre de grenades (des smart-bombs : bouton triangle durant un saut) et de votre jauge d’énergie sera essentielle. Savoir où et quand apparaitront les prochains aliments est une chose. Mais vous pouvez également parer à de futures ecchymoses en anticipant une scène à venir – en connaissant par avance ce que contient une caisse (un morceau de viande redonnant 100% d’énergie par exemple), vous pouvez vous en saisir pour la transporter avec vous jusqu’au prochain sous-niveau – pourquoi pas dans l’arène d’un boss ! Et ça marche également avec les armes une fois qu’on les a en main – attention car elles sont toutes à usage limité, elles sont souvent très efficaces mais s’usent vite. Extrêmement variées, il serait difficile d’en faire une liste exhaustive – shurikens, battes de baseball, couteaux, lance-flammes, sacs de sable… Dans certaines portions du jeu, le Punisher sortira même son pistolet, tournant alors négligemment le dos au beat’em up pur et dur – munitions en nombre illimité, dégâts importants et ciblage automatique des ennemis. Jouissif ! Mais ne criez pas victoire trop vite : Frank Castle ne fera parler la poudre au sens propre qu’en présence d’adversaires dotés d’armes à feu, ou de robots – on peut sans doute y voir une certaine idée du code d’honneur de l’implacable punisseur. Mais là encore, avec un semblant de stratégie et une once de talent, les joueurs les plus retors trouveront peut-être un moyen de prolonger ces séquences, revolver au poing.
THE PUNISHER est donc assez varié pour le genre. Les niveaux se mettent au diapason en proposant des environnements très ouverts ou au contraire particulièrement étroits, même si je dois l’avouer, j’aurais aimé un peu plus de folie en la matière, avec pourquoi pas l’ajout de ce niveau annulé en 1993 par exemple ? Ne boudons pas notre plaisir : cette séquence, hélas non finalisée et donc injouable, est sélectionnable dans le menu des options du jeu (compilation ARCADE CLASSICS). Les boss pour leur part sont plutôt réussis, hauts en couleur et en douleur (le duel final contre Le Caïd !), on affronte de nombreux ennemis différents dans de superbes décors destructibles, révélant parfois moult secrets pour la plupart vraiment utiles sans parler de plusieurs clins d’œil délicieux – l’arme d’Arthur dans GHOSTS ‘N GOBLINS, un coup en hommage à Guile de STREET FIGHTER II, etc. Cerise sur le gâteau, il est possible de jouer à deux en coopération – un joueur incarnant le Punisher, l’autre Nick Fury. Mais même en jouant seul, vous pouvez choisir de jouer avec le patron du S.H.I.E.L.D., ce qui a une légère incidence sur le gameplay – Nick Fury semble avoir une meilleure allonge, mais frapper un peu moins fort.
Un dernier mot sur la difficulté : là aussi THE PUNISHER fait mieux que la concurrence : c’est un peu dur mais jamais malhonnête, et rarement injuste. De plus, il est possible de régler le niveau de la difficulté en question dans le menu des options – ça change beaucoup de choses (agressivité des ennemis, puissance de leurs coups…). Chacun devrait par conséquent trouver chaussure à son pied, et le plus grand adversaire de Frank Castle, corde à son cou.
Note :
Certes, Capcom n’a pas fait du Natsume, éditeur ayant ressorti certains de ses classiques en les sublimant (nouveaux niveaux ou personnages dans WILD GUNS ou NINJA WARRIORS). On retrouve néanmoins la possibilité de faire des savestates, une option rembobinage et des parties jouables en ligne. Mais pour moi, le principal atout de cette compilation c’est bien la présence de THE PUNISHER. Un beat’em up rare, et disponible pour la première fois dans sa version Arcade sur une console de salon. Pourquoi vous priver, vous punir plus longtemps ? Craquez pour cette compilation et profitez de ce jeu absolument magnifique. Avec ses nombreux coups, ses adversaires sournois, ses graphismes hyper expressifs, sa superbe gestion de la profondeur, ses déplacements super nerveux (la roulade !) et ses phases de tirs, il s’agit pour moi de l’un des meilleurs beat’em up oldschool qui soient.
Images : Jeux vidéo et des bas
Trailer :
Encore un test écrit sous un angle original ! Merci !!
Grand fan de la Sega Saturn, j’adore déjà beaucoup les jeux de VS Fighting de l’ère 32 bits.
Mais avec ce petit (grand?) « plus » qu’est le jeu The Punisher, je penses craquer très prochainement pour cette compile 🙂
Merci pour le commentaire ! Mais maintenant il faudra revenir ici pour donner un avis sur les autres jeux, pour compléter ma fiche. ^^ L’avis d’un spécialiste des VS Fighting serait un grand plus !