ASURA’S WRATH
Année : 2012
Studio : CyberConnect2
Éditeur : Capcom
Genre : Aaaaaaaaaargh !!!! Un DLC !!!
Joué et testé sur PlayStation 3
Support : Blu-ray
Le royaume du Shinkoku est constamment sous la menace de créatures violentes et surpuissantes dénommées Gohmas. L’Empereur Strada, avec son armée spatiale et ses Huit Généraux Célestes, présentés comme des demi-dieux, leur mène une guerre sans merci. Mais la planète Gaera est sur le point de rompre sous les coups de boutoir de Vlitra, le gigantesque maître des Gohmas. Contre toute attente, c’est Asura, le plus colérique des Généraux, qui parvient à vaincre le monstre honni – peut-être avec un coup de pouce de Mithra, sa fille, dont les pouvoirs commenceraient à attirer les convoitises… Plutôt que de récompenser Asura, Lord Deus, le maître des demi-dieux, complote pour éliminer l’Empereur et faire porter le chapeau à Asura. Lord Deus prévoit en effet de canaliser les pouvoirs de Mithra afin de régner sur l’univers entier.
ASURA’S WRATH est un jeu qui m’avait fait de l’œil au beurre noir lors de sa sortie en 2012. Un jeu original, bien réalisé et qui prenait des risques. Ça me parlait. J’ai même pris un direct du droit lorsque j’ai regardé les premiers trailers. Mais lorsque j’appris que la vraie fin de l’histoire, soit environ une heure et demie de jeu, serait mise à disposition des joueurs via un DLC payant, j’ai laissé le Gandalf qui sommeillait en moi exprimer sa rage : « You shall not pass! » Après bien des années, j’ai malgré tout sauté le pas. J’ai acheté le jeu d’occasion, et suis passé à la caisse pour les DLC – et à la casse pour mon amour propre ?
ASURA’S WRATH pourrait être considéré comme un beat’em up narratif, presque un visual novel, ponctué de quelques phases de tirs et d’innombrables QTE. Le jeu est magnifique et la mise en scène absolument dantesque – durant la première heure de l’aventure on prend un plaisir fou à voir des espèces de demi-dieux se battre en se jouant de la gravité, en détruisant des flottes spatiales d’un simple claquement de doigts voire en transperçant littéralement des planètes durant de gigantesques combats !
Puis la lassitude s’installe, implacable. Les phases de tirs sont peu intéressantes et, surtout, les nombreuses séquences de beat’em up engoncées dans des environnements minuscules et fermés finissent par, au mieux ennuyer, au pire exaspérer – la visibilité n’est pas bonne, la gestion de la caméra est mauvaise, certains adversaires voire même des boss se répètent ad nauseam. Quant aux QTE omniprésents, ils ne rendent pas l’ensemble plus passionnant…
On en vient alors à la fin du jeu, et aux DLC. Tout d’abord pour voir la True Ending du jeu originel, il faut obtenir au moins cinq épisodes avec un rang S (ou rejouer aux épisodes déjà terminés pour arriver à un total de cinquante épisodes finis). Je n’ai pas eu la patience de le faire, et ai rapidement lancé le DLC Episode Pack Part IV – les autres DLC n’ont que peu d’intérêt. Episode 11.5 et Episode 15.5 proposent un design assez repoussant et se contentent de mettre en lumière un ou deux non-dits présents dans le récit, et qui auraient dû rester en l’état. Quant à Lost Episode 1 et Lost Episode 2, ce sont des omake, des espèces de bonus assez fun, très décomplexés. Le DLC Episode Pack Part IV constitue donc le nerf narratif de la guerre, la conclusion tant attendue après de longues heures de jeu souvent vaines, frustrantes et délétères. Eh bien je n’ai pas eu le courage d’aller au bout, je me suis arrêté en chemin, à tout juste un épisode de la fin – je l’ai visionnée sur YouTube, pour moi c’était largement suffisant.
Carrément emballé au début, j’ai vite déchanté. Il faut croire que la rage d’Asura est communicative, puisque saisi d’une colère sourde, j’ai fini par lâcher la manette pour me consacrer à des tâches dont j’estimais la charge mentale moins lourde.
ASURA’S WRATH est un jeu dont le concept ne parlera pas (ne hurlera pas, comme Asura) à tout le monde – ne le vouez donc pas trop vite aux gémonies puisque certains, en effet, adulent ses demi-dieux et ses mauvais génies. Si j’ai accroché au début, j’ai hélas fini par m’ennuyer et à pester face à certains écueils purement vidéoludiques (palette de coups, gestion de la caméra, etc.). Avec le recul, je pense que j’aurais préféré le même jeu expurgé de ses phases d’action et donc avec un aspect visual novel plus poussé, avec différents choix à faire et des embranchements à défricher.
Images : Jeuxvidéo.com
Preview lors de l’E3 2011 (Push-Start TV) :