POP’N TWINBEE
Année : 1993
Studio : Konami
Éditeur : Konami
Genre : sucre d’orgie de bonbons
Joué et testé sur Super Famicom
Support : cartouche
TwinBee et WinBee patrouillent dans le ciel acidulé de l’île Donburi, lorsqu’ils reçoivent un appel de détresse de Madoka, petite-fille du docteur Mardock. Celui-ci était, autrefois, un scientifique bienveillant, avant qu’un accident ne le fasse sombrer dans la folie. Ne faisant pas les choses à moitié, le savant fou souhaite désormais conquérir le monde entier. Il dispose pour cela d’une armée aussi colorée que cruelle, prête à exterminer celles et ceux qui oseraient se dresser sur son chemin. Seuls TwinBee et WinBee paraissent être de taille pour la bataille qui s’annonce. Grâce aux nuages toujours très souriants résidant dans le ciel de Donburi, TwinBee et WinBee pourront heureusement récolter des clochettes dont les bonus varieront avec la couleur : tir puissant ou diffus, module pouvant voler en formation de combat, smart-bomb, speed-up voire même un bouclier qui pourra protéger nos deux mignons héros face aux innombrables attaques adverses.
Sous ses atours de gentil troubadour et sa palette de couleurs si croquignolettes, POP’N TWINBEE semble régner sur les cute’em up en maitre. Connu et reconnu pour ses graphismes arrondis et sucrés, ses courbes rebondies et son univers pastel, le sixième jeu de la série TWINBEE par Konami flatte la rétine, flotte dans la gélatine : les décors sont magnifiques, les ennemis rigolos et très expressifs et notre vaisseau à la voix kawaii pourrait bien vous faire fondre, à la manière d’une douce crème brûlée.
Brûlée oui, prenez donc bien garde à vos ailes car POP’N TWINBEE est, malgré son plumage enfantin, un vrai shoot’em up, avec ses patterns à mémoriser, ses créatures fourbes et cruelles et le game over qui pourrait bien finir par pointer le bout de son nez. Car POP’N TWINBEE n’est pas si simple, et les nombreux niveaux de difficulté n’y changent rien : son système de jeu n’est pas facile à appréhender. Les différents bonus et améliorations doivent en effet être récupérés via des clochettes. Tout d’abord il faut tirer sur des nuages pour libérer une nuée de clochettes orange. Ensuite, il faut à nouveau tirer mais sur les clochettes cette fois, afin de les faire changer de couleur. Rose pour le bouclier, vert pour ajouter un module, bleu pour le speed-up, etc. Il y a presque toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, aussi j’espère que vous avez une bonne mémoire visuelle et des réflexes aiguisés, car se saisir de la clochette souhaitée au bon moment n’est pas une sinécure, puisque tout autour de vous les ennemis continuent bien évidemment de vous tirer dessus – il faut même jongler avec deux boutons de tir différents, les créatures situées au niveau du sol ne pouvant être détruites qu’avec de petites bombes, le tir frontal étant réservé aux joutes aériennes. Pire : si par inadvertance vous accumulez trop de clochettes bleues, votre personnage perdra toute sa vitesse ! Un joueur lambda au cerveau normalement constitué aura donc vite fait de paniquer, en particulier dans les derniers niveaux, aux graphismes toujours aussi sucrés mais qui semblent pourtant verser une bonne dose de sel sur les joueurs blessés !
Hormis son système de clochettes, POP’N TWINBEE propose un éventail assez solide de ce qui fait le charme de nombreux autres shoot’em up : des modules appelés mini qui volent en formation à nos côtés (différentes formations à choisir dans le menu des options, Twinbee Engulf étant ma préférée car elle quadrille bien l’écran), des smart-bombs, des speed-up, des cœurs qui redonnent de l’énergie (ouf on peut donc se faire toucher plusieurs fois) et deux armes différentes : un tir puissant et frontal ou un autre plus diffus et moins destructeur – très, voire trop classique, mais la présence de bombes à larguer pour toucher les ennemis au sol vient malgré tout apporter une petite touche de variété. Il est également possible de donner un coup de poing, une attaque au corps-à-corps originale mais pas facile à placer. Le gameplay, il faut le préciser, s’enrichit d’ailleurs considérablement à deux joueurs puisqu’il est possible d’y exécuter des coups propres à ce mode de jeu.
Il y a sept niveaux en tout, graphiquement magnifiques avec des scrollings différentiels impressionnants (les montagnes recouvertes de cascades du niveau 1, elles-mêmes animées et qui s’effacent petit à petit pour laisser place à une ville lointaine très détaillée), des effets de distorsion dans le niveau 2 pour illustrer une vue sous-marine, le niveau 3 et ce royaume paraissant suspendu dans le ciel, dont les murailles aspectant le vide nous donneraient presque le vertige, le vaisseau géant caché sous des nuages sidérants et dont on apercevra d’abord l’ombre menaçante avant que celle-ci ne fende les airs, ou encore bien évidemment le boss final, gigantesque et pourtant assez vif, doté de plusieurs armes létales et d’autant de parties destructibles. Prenez garde à son laser frontal, il est terrible !
POP’N TWINBEE est un shoot’em up rétro souvent célébré pour son ambiance, ses graphismes chaleureux et ses musiques enchantées. Le jeu est objectivement très bon mais, pour ma part, j’ai toujours eu du mal à me faire au système de clochettes, que je trouve contre-intuitif en particulier dans un shoot’em up, qui demande une concentration maximale. Finalement avec ce jeu de Konami, l’addition n’est pas seulement sucrée, elle est aussi particulièrement salée !
Note : Nostalgie :
POP’N TWINBEE est un shoot’em up aux innombrables qualités (en premier lieu, son ambiance et ses graphismes féeriques) mais que je me suis toujours amusé à terminer dans les difficultés les plus basses, uniquement. Lorsque la difficulté en question augmente, je trouve son système de jeu moins digeste, pour ne pas dire irritant – il faut en effet tirer sur des nuages puis sur des clochettes plusieurs fois pour en changer les couleurs et obtenir le bonus correspondant. Lorsque vous êtes entourés de vaisseaux ennemis crachant de jolies boulettes, l’exercice devient vite éreintant !
Images : kebihabi.blog
Vidéo de l’émission Micro Kid’s (1993) :