Super Danganronpa 2: sayonara zetsubō gakuen (PlayStation Vita, 2013)

danganronpa2icone playstation vitaSUPER DANGANRONPA 2: SAYONARA ZETSUBÔ GAKUEN
Titre alternatif :
Danganronpa 2: Goodbye Despair
Année : 2014 (2013 au Japon, 2012 sur PSP)
Studio : Spike Chunsoft
Éditeur : NIS America
Genre : Hey boy, take a look at me. Let me dirty up your mind.
Joué et testé sur PlayStation Vita
Support : PS Vita Card


Vous êtes Hinata Hajime, et vous avez le privilège de faire partie de la promotion d’Ultimate Students de la Hope’s Peak Academy cette année. Pourtant, une fois arrivé à l’Académie, vous tombez étrangement dans le coma… pour vous réveiller sur une île paradisiaque nommée Jabberwock. À vos côtés, quinze autres Ultime Students, tout aussi surpris que vous. Plus étrange encore : si chacun de vos camarades a gardé souvenir de son talent spécial (Ultimate Yakuza, Ultimate Nurse, Ultimate Lucky Student, Ultimate Princess, etc.), vous paraissez avoir tout oublié de votre don ultime, celui-là même qui vous avait permis d’être accepté à la Hope’s Peak Academy.

Mais les étrangetés ne s’arrêtent pas là : pour vous accueillir sur l’île, vous allez trouver une jolie lapine joufflue, gentille et cordiale, répondant au nom d’Usami. Elle va vous demander de faire connaissance avec vos camarades, de les aider… bref, de les aimer ! Aussi incongrue soit-elle, cette tâche n’en demeure pas moins loin d’être désagréable, surtout dans un cadre aussi paradisiaque. Hélas, toutes les bonnes choses bizarres ont une fin, et un drôle d’individu au pelage noir et blanc ne va pas tarder à pointer le bout de son nez de sa truffe.

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Avertissement : il convient d’avoir terminé le premier jeu avant de se lancer dans le second. De la même manière, il ne faut pas lire ce qui suit si vous n’avez pas encore assisté au dénouement du jeu précédent. Tout dérapage de votre part sera immédiatement sanctionné par Monokuma de la pire manière qui soit : épilation des jambes à la fourmi rouge ou séances de chatouilles avec des orties. Vous avez choisi ?

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Si vous avez pris le temps et le plaisir de terminer DANGANRONPA: TRIGGER HAPPY HAVOC, surtout si vous avez assisté au petit twist post-générique de fin, vous savez d’ores et déjà que Monokuma n’est pas vraiment mort. Mais a-t-il un jour été vivant ?

DANGANRONPA 2: GOODBYE DESPAIR a l’intelligence de reprendre l’intrigue non pas là où elle s’était arrêtée, mais quelque part entre sa fin et un futur proche – écorché de la réalité. En gros, durant les premières heures de jeu, on navigue dans un flou artistique (vraiment arty) total. On a l’impression de connaître la chanson, et pourtant le chanteur et les notes semblent différents. Le maître de cérémonie est désormais une maîtresse répondant au doux nom d’Usami, une lapine en peluche (ou pas ?) rose et ronde, mignonne et à tel point sucrée que sa naïveté et sa pureté (de façade ?) pourraient vous filer la nausée. Doublée par Sasuga Takako (la voix de Tara-chan dans la série SAZAE-SAN – anime culte au Japon), Usami risque rapidement de devenir l’un de vos personnages préférés ! Sasuga Takako d’un côté pour Usami, Ōyama Nobuyo de l’autre pour doubler une nouvelle fois Monokuma : deux légendes du doublage japonais réunies dans une seule et même cartouche ! Les producteurs de DANGANRONPA ont définitivement sorti l’artillerie lourde !

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Vous l’aurez compris : Monokuma est évidemment de la partie et il ne va pas tarder à damer le pion à la petite Usami – les querelles, parfois violentes ou grotesques (parodies de manzai) entre ces deux créatures aux fausses allures de peluches démoniaques, sont souvent hilarantes. Immanquable ! Monokuma, donc, revient une nouvelle fois à la charge. Le jeu repart alors sur des bases connues : des Ultimate Students réunis contre leur gré en un lieu bizarre voire surréaliste, vont être contraints de s’entretuer pour survivre – je sais, c’est paradoxal. Gros changement par rapport à la première aventure : oubliez le huis clos du précédent opus. Ici il s’agit d’une île paradisiaque, relativement ouverte et qu’il sera possible de visiter via des séances de jeu en 3D comme dans le précédent opus, mais aussi parfois en 2D (votre personnage apparaissant alors de profile à l’écran) – durant vos périodes de Free Time, par exemple. Bien évidemment, cette île n’est qu’un leurre et la liberté est toute relative. À la manière du premier jeu, vous serez obligé de vous cantonner à certaines parties de l’archipel, une nouvelle île ne devenant accessible qu’une fois qu’un procès a été remporté – à l’instar des étages de TRIGGER HAPPY HAVOC qui ouvraient leurs portes au fur et à mesure que vous progressiez dans les chapitres.

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Pour cette chronique que je devine déjà courte, alors que je n’ai pas encore sa conclusion en tête, j’ai envie d’aller à l’essentiel. Car vous connaissez déjà DANGANRONPA. Ses mécaniques. Ses astuces. Son ambiance psychédélique qui met nos sens à rude épreuve – sommes-nous en train de rêver ? Cauchemarder ? Fantasmer ? S’agit-il d’un semblant de réalité ? Oui vous connaissez déjà tout cela, et comme rien ne change, ou presque dans DANGANRONPA 2, je vais surtout m’attarder sur les quelques détails qui diffèrent entre le grand et le petit frère.

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Sur le fond et pour les connoisseurs, durant les procès j’ai particulièrement apprécié l’ajout des Agree Spots bleus, le Logic Dive particulièrement fun (un jeu d’arcade à part entière, voir la capture d’écran ci-dessous) et le remaniement du Closing Argument, plus ludique qu’avant. Par contre, j’ai cordialement détesté le nouveau Hangman’s Gambit (une horreur il porte bien son nom, on a envie de se pendre), le Rebuttal Showdown est une fausse bonne idée et je n’ai pas trop accroché au Panic Talk Action (je préférais l’autre petit jeu de rythme, dans le premier jeu). Les micro-changements apportés aux phases de procès laissent donc un arrière-goût amer dans la bouche (non ce n’est pas à cause de l’acier du canon cylindrique du flingue que Monokuma aurait enfoncé dans votre gorge). La volonté d’améliorer ce qui était déjà excellent dans le premier jeu est parfaitement louable, mais j’ai eu l’impression que les développeurs avaient, par moment, un peu trop compliqué les choses – juste pour dire qu’ils avaient effectivement modifié des éléments de gameplay.

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Pour le reste, rien de neuf sous le soleil pixelisé de l’île de Jabberwock – mis à part les peluches de Monokuma disséminées çà et là et qu’il conviendra de débusquer pour gagner des coins (idée très sympa puisque les peluches en question n’apparaissent pas sur votre radar – il s’agit donc de véritables secrets). L’intrigue est toujours aussi géniale, osant parfois la mise en abyme du jeu vidéo de manière frontale – Monokuma qui menace d’effacer votre sauvegarde si vous répondez mal à sa prochaine question – je vous jure, la première fois j’ai marqué un petit temps d’hésitation ! Du coup, on en vient parfois à douter de ce que l’on a entre les mains. Le joueur ferait-il véritablement partie du jeu ? Le fait que DANGANRONPA 2 constitue une suite sans réelle indication temporelle par rapport au premier soft ajoute encore une dose de doute au mystère. Et ce personnage obèse, prénommé Byakuya… s’agit-il vraiment de l’Ultimate Affluent Progeny ?! Les connexions entre les deux jeux sont nombreuses, même si elles mettront du temps à se matérialiser – attendez un peu de voir le dernier procès, absolument génial et presque… émouvant !

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Concernant les seize Ultimate Students, je trouve leur groupe un brin plus homogène que dans le premier jeu. À savoir qu’il n’y a pas vraiment de personnages « ratés » – bien évidemment tout cela est subjectif (j’ai quand même trouvé Ibuki et Kazuichi particulièrement fades). Parmi les grandissimes réussites, on peut ainsi citer Fuyuhiko, l’Ultimate Yakuza au visage poupon, Teruteru, l’Ultimate Cook assumant parfaitement son statut d’obsédé sexuel à la langue bien pendue, ou encore la fragile et gauche Tsumiki Mikan (Ultimate Nurse), la froide et néanmoins intrigante Ultimate Gamer (Chiaki) et surtout Saionji Hiyoko, l’Ultimate Traditional Dancer, mignonne comme tout, adorable petite fille qui ne peut se retenir de déverser des horreurs à longueur de temps. Vous lui proposez de l’accompagner quelque part ? Elle va hurler et vous traiter de pervers pédophile amateur de lolitas. Hilarant ! Mais je vous rassure : bien souvent elle sera plus gentille et se contentera de traiter les autres jeunes filles de laiderons, ou de vous attaquer au sujet de vos éventuelles odeurs corporelles. Un vrai petit ange, en somme.

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DANGANRONPA 2 est donc bel et bien une suite immanquable, si vous avez aimé le premier opus. Si rien ne change vraiment sur le fond (ni même la forme), ce Visual Novel sur rails (vous êtes guidé, il n’y a pas d’embranchements scénaristiques) se vit, se lit et se déguste à l’envi. L’histoire est tour à tour drôle et passionnante, parfois inquiétante voire choquante, et plus on s’approche du dénouement moins il est évident de lâcher sa PlayStation Vita. Ambiance géniale (aux confins du retrogaming, oui, oui !), musiques fabuleuses (dont un nouveau thème : celui d’Usami, grandiose), vous devriez régulièrement battre du pied le rythme de ces mélodies folles – dans tous les sens du terme. Oui DANRANRONPA 2 est une drogue dure et votre dealer est un ourson noir et blanc qui parle (trop). Jamais un bad trip n’a été aussi bon. Come on, let’s twist again !

Note :

DANGANRONPA 2 reprend la recette de son prédécesseur sans en modifier véritablement les ingrédients. Toujours aussi long (des mini jeux ont encore une fois été ajoutés spécialement pour l’adaptation sur Vita), drôle et passionnant, cette suite est un véritable bijou d’humour noir blindée de clins d’œil (TWILIGHT SYNDROME !) qui plaira à tous les amateurs de Visual Novels un brin déjantés. Les références subtiles au premier épisode sont géniales, et le final est absolument dantesque. Ce nouveau mélange de jeu d’aventure (les phases d’enquête), de procès ultra dynamiques, de Visual Novel (de longues discussions entre les différents protagonistes) et de very bad trip à base d’oursons psychopathes ravira les plus tarés d’entre vous – si vous parlez un excellent anglais, le jeu n’ayant pas été traduit en français.

 

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