Street Fighter (Amstrad CPC, 1988)

STREET FIGHTER
Année : 1988
Studio : Tiertex
Éditeur : Go!
Genre : Fighter à la rue ?
Joué et testé sur Amstrad CPC
Support : cassette ou disquette


Un jeune Japonais, Ryu, doit démontrer qu’il est le plus grand combattant dans le monde. Celui qui ne manie pas encore les dragon punch possède malgré tout une belle panoplie de coups de pied et de poing. Il peut aussi compter sur ses sauts périlleux fulgurants. Afin de prouver que son art dépasse de loin celui des autres, Ryu va s’en aller défier dix grands adversaires dans cinq pays différents : le Japon, l’Angleterre, la Chine, les États-Unis et enfin la Thaïlande… Un pays où, dit-on, un terrifiant champion règne sans partage sur sa discipline, faite de coups de pied fatals et de boules de feu… improbables. Son nom, et nous nous en souviendrons, est Sagat.

Dans l’inconscient collectif, la saga culte STREET FIGHTER semble avoir débuté avec le phénoménal STREET FIGHTER 2. À la manière des mauvais souvenirs qui disparaissent nonchalamment et sans prévenir, le premier STREET FIGHTER semble n’avoir jamais existé. À raison, tant il n’avait rien de mémorable – même si replacé dans le contexte de l’époque, STREET FIGHTER premier du nom envoyait du lourd. Lourd, oui, comme ces coups spéciaux presque impossibles à placer, tant et si bien que l’on pouvait, dans la version PC Engine CD, les lancer automatiquement via un cheatcode prévu à cet effet.

Pour ma part, le premier contact avec cette divine saga se fit sur un petit Amstrad CPC, avec un seul personnage jouable (Ryu) sans coups spéciaux, mais avec quelques couleurs criardes, des frappes qui sortent avec une espèce de petit lag assassin et un scrolling – ça c’est chouette, mais lui aussi, il toussote un peu. Le jeu, aujourd’hui, serait sans peine qualifié de médiocre par une majorité de joueurs – en particulier ceux de moins de quarante ans. Et ils auraient raison : la nostalgie ne fait pas tout. Même pour moi, les retrouvailles avec ce soft qui enchanta ma jeunesse furent plutôt douloureuses : pas très maniable ni forcément emballant, tant les joutes rivalisent de mollesse et d’injustice flagrante. La plupart de vos adversaires sont ainsi incapables de taper à terre : vous n’aurez qu’à vous accroupir et balancer des balayettes pour en venir à bout. Avec cette technique honteuse mais dont j’avais déjà abusé à l’époque, même le Chinois Lee et sa hitbox douteuse finira par mordre la poussière… Il en ira hélas différemment du boss final, aka Sagat, complètement cheaté et qui peut tuer en un seul enchaînement – c’est aussi, avec le ninja qui lance des shurikens, le seul adversaire bénéficiant d’un coup très spécial : la boule de feu !

Malgré tout, le jeu n’est pas si mauvais pour un titre sorti sur Amstrad CPC en 1988. Tout d’abord il propose pas mal de coups différents (fire+diagonales), on peut sauter un peu partout et ainsi éviter des coups, jouer la montre ou au contraire se ruer à l’attaque… Il y a aussi des bonus rounds sympathiques (où il faut briser des briques). Les sprites, pour leur part, sont réussis et particulièrement expressifs : chaque décor (cinq au total) et chaque adversaire (dix en tout) sont bien différenciés et particulièrement reconnaissables – et pour moi qui ai connu le jeu à l’époque, inoubliables. Le géant punk qui donne des coups de boule, le boxeur américain qui nous attend sur les rails d’un chemin de fer (comme la matière dont sont faits ses poings), la belle muraille de Chine et enfin ces deux boxeurs thaïs qui kickent brutalement devant un bouddha géant. Certains personnages finiront même par marquer la série de leur empreinte (digitale dans la face des joueurs meurtris), puisqu’on les retrouvera sur notre chemin à plusieurs reprises dans le futur : Gen, Adon, Sagat… et bien évidemment Ryu, le combattant japonais qui avait déjà tout d’un héros.

Forcément inintéressant pour le joueur lambda à présent, STREET FIGHTER n’était, disons-le franchement, déjà pas un foudre de guerre en 1988 – mais c’était aussi le cas de la version sortie sur les bornes d’arcade. Seuls les nostalgiques, ou historiens de la play-histoire, pourraient donc encore prendre du plaisir avec ce STREET FIGHTER très coloré, certes, mais au charme suranné. Quitte à se replonger dans les prémices de cette saga(t) culte, autant privilégier la version PC Engine CD.

Note :      Nostalgie :

Pour l’époque et pour la machine, STREET FIGHTER n’est pas aussi infâme que ça. Les nostalgiques s’y replongeront avec plaisir le temps de quelques parties – pas plus hélas, surtout qu’il est impossible de jouer à deux. On appréciera les sprites hauts en couleur et très reconnaissables de tous les personnages, mais aussi les cinq décors différents. On pestera par contre en raison de la lenteur de l’ensemble (voire une espèce d’inputlag ?) et de quelques soucis de game design – la plupart de vos adversaires ne peuvent ainsi pas vous toucher lorsque vous êtes accroupi…

Images : Jeux vidéo et des bas

Vidéo :

6 réflexions au sujet de “Street Fighter (Amstrad CPC, 1988)”

  1. Je l’avais sur CPC à l’époque. Et honnêtement, je n’y jouais pas beaucoup. Par rapport aux autres jeux de baston que j’avais : Barbarian, IK, IK+ et Yie Ar Kung-Fu, pour moi il n’était pas au niveau. C’était vraiment celui que j’aimais le moins parmi ces cinq.

    Répondre
    • Salut dandyboh ! Il y avait de quoi faire, oui. Tu cites BARBARIAN et IK+, mais là tu tapes clairement dans le (très) haut du panier. Je m’attaque bientôt à HKM, auquel j’avais aussi beaucoup joué à l’époque : la suite de STREET FIGHTER en forme de bifurcation temporelle – je me comprends.

      Répondre
  2. Human Killing Machine ! Je me souviens du combat contre le taureau ! Autant j’aimais bien HKM autant le premier SF ne m’a laissé aucun souvenir !

    Répondre
  3. J’ai eu la chance (?) de tâter la borne d’arcade dans une fête foraine de passage vers 1996 – 97.
    Internet n’étant pas ce qu’il est aujourd’hui , autant dire que le fan de SfII que j’étais à foncer sur la borne pour essayer ce jeu quasi introuvable pour moi à l’époque. (A part 2 – 3 images dans des magazines il m’était totalement inconnu)
    Après quelques courtes parties à pester contre ce foutu joystick qui devait être cassé et le fait que Ryu ne balançait pas ses hadouken comme je le faisais si facilement sur le 2 ème épisode , j’ai vite lâché l’affaire sous le poids de la honte et de la frustration … Pas grave , il y avait une borne de Gti Club flambant neuve à côté !!
    10 ans plus tard et internet ayant bien grandi , j’ai alors réalisé que même avec la meilleure volonté j’aurai toujours pu crever sur place avant de sortir un hadouken.

    C’est quand même plus simple les jeux de gestion au final ! 😀

    Répondre
    • Le premier STREET FIGHTER a un gameplay fracassé. Le jeu n’est pas bon. Çà m’étonne pas que tu aies eu du mal à sortir les coups spéciaux : ça sort au petit bonheur la chance ! La meilleure conversion du 1er STREET c’est sur PC Engine. Le jeu n’est pas très bon, bien évidemment, mais un cheat code permet de lancer les coups spéciaux en appuyant sur un seul bouton. ^^

      Répondre

Laisser un commentaire