Soldier Blade (PC Engine, 1992)

SOLDIER BLADE
Année : 1992
Studio : Hudson Soft
Éditeur : Hudson Soft
Genre : décrocher la Lune…
Joué et testé sur PC Engine
Support : HuCard


Au XXIème siècle, la Terre se meurt… En panne de ressources naturelles, les pays de la planète bleue se décident à financer un plan de sauvetage pour le moins risqué : mettre sur pied le Star Light Plan, un projet de recherche spatiale prévoyant d’envoyer de nombreux vaisseaux dans d’autres systèmes solaires grâce à un immense portail dimensionnel. L’objectif ? Trouver quelque chose au fin fond de l’univers, une improbable réponse aux maux qui rongent la Terre. Hélas, à force de chercher une aiguille dans une botte de foin cosmique, les Terriens vont attiser l’appétit du malin… Zeograd, une armée extraterrestre, frappe la flotte terrestre et prend le contrôle du portail dimensionnel. Un scientifique surdoué se documente sur Zeograd et met alors au point un vaisseau spatiale capable de renverser les envahisseurs : le Soldier Blade V.92. L’engin en question est acheté par la SIA (Special Interception Airforce) et confié au meilleur pilote qui soit.

L’épisode précédent avait su tromper son monde : intitulé FINAL SOLDIER, il n’était pourtant pas le dernier titre de la série puisqu’une année plus tard Hudson Soft sortit SOLDIER BLADE de son fourreau. Si SOLDIER BLADE n’innove pas vraiment, il reprend (et sublime ?) une recette qui a déjà fait ses preuves : animation sans faille et aucun ralentissement, possibilité de choisir la vitesse de son vaisseau, plusieurs armes principales différentes plus une secondaire (un module qui tire et peut servir de bouclier), des continus infinis, deux modes caravan, des musiques entraînantes et un rythme soutenu – mais pas aussi effréné que dans SUPER STAR SOLDIER.

Parmi les différences assez marquantes par rapport aux chapitres précédents, l’absence de quatrième arme surprend au premier abord – mais comme il s’agit du lance-flammes, que j’ai presque toujours trouvé injouable, on va dire que ce n’est pas trop grave. Les trois armes restantes correspondent aux canons de la série, à ceci près que leur choix a, selon moi, moins d’incidence sur le gameplay que dans les autres jeux. Deuxième chose : contrairement à SUPER STAR SOLDIER, le respawn est désormais immédiat – et ça change littéralement la vie… en vous l’épargnant ! Mais la nouveauté de gameplay la plus marquante de SOLDIER BLADE réside sans aucun doute dans la possibilité de stocker des smart-bombs – jusqu’à trois ! Pour chaque module d’arme récupéré (rouge, vert et bleu), votre arme se modifie et une smart-bomb est ajoutée à votre inventaire – son effet diffère suivant la couleur. Si vous en utilisez une, vous ferez subir des dégâts colossaux (en particulier aux boss) et perdrez l’un de vos trois modules d’arme par la même occasion. On ne va pas se mentir : ces smart-bombs ont un effet dévastateur (ou salvateur selon les joueurs ?) sur la difficulté de SOLDIER BLADE. Vous allez me dire qu’il est possible de ne pas les utiliser, mais c’est tellement tentant…

Le gros point fort de SOLDIER BLADE réside dans ses graphismes, en particulier ceux des sprites, hyper détaillés, absolument magnifiques – quel régal pour les yeux ! Avec leur design très mécanique au détriment du biologique, les ennemis, parfois petits et vifs ou au contraire absolument énormes font plonger le joueur dans une atmosphère SF presque réaliste, très typée mécha. La mise en scène n’est pas en reste, avec par exemple cette crevasse qui s’ouvre pour dévoiler une base souterraine, votre vaisseau qui s’y engouffre comme d’autres seraient avalés par une gueule béante, ces ponts métalliques de toute beauté, des vagues dimensionnelles qui semblent nous transporter dans des mondes engloutis ou encore ce duel final avec la Terre en ligne de mire et la Lune qui se dessine petit à petit sous nos yeux ébahis. D’autant plus saisissant que le rythme va crescendo, et que de vraies pluies de balles vont déferler sur votre carlingue – on est encore loin du danmaku, mais pensez à ouvrir votre parapluie mécanique malgré tout !

Moins mémorable que SUPER STAR SOLDIER, mais à mon sens plus réussi que FINAL SOLDIER, SOLDIER BLADE constitue un divertissement de grande qualité qui tutoie les sommets mais qui peine aussi à s’extirper de menus défauts (pas de difficulté intermédiaire, pas vraiment d’innovations, moins de tactique dans le choix des armes) qui l’empêchent de rejoindre les meilleurs pilotes de l’âge d’or… un peu plus près des étoiles.

Note : Nostalgie :

SOLDIER BLADE est peut-être le plus joli jeu de la série sur PC Engine – les sprites sont magnifiques avec un niveau de détail jamais atteint jusque-là. Jouable, précis et extrêmement fun, il constitue un shoot’em up de choix, plus accessible que SUPER STAR SOLDIER (respawn immédiat, possibilité de stocker des smart-bombs) mais un peu plus tendu que FINAL SOLDIER. Selon moi, il demeure malgré tout moins mémorable et moins intense que son illustre ainé. L’inoubliable, l’inoxydable SUPER STAR SOLDIER.

Images : videogameden / honestgamers.com

Vidéo :

 

 

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