Ghost Squad (Wii, 2007)

GHOST SQUAD
Année : 2007
Studio : Polygon Magic
Éditeur : Sega
Genre : le fantôme de l’opéra-tion spéciale
Joué et testé sur Wii
Support : disque optique


Le commando d’élite Ghost Squad a trois missions inscrites dans son agenda. Durant la première, ils doivent donner l’assaut d’une grande villa, et éliminer les criminels ayant infesté les lieux en prenant garder de ne blesser aucun otage – certains d’entre eux pourraient-ils être cachés dans des salles secrètes ? La deuxième se situe dans le ciel, à bord de l’Air Force One. Cette fois-ci, il s’agit de sauver le président, retenu par des pirates de l’air ! La troisième mission enfin, envoie la Ghost Squad aux confins de la jungle, pour y faire face à des trafiquants sans foi ni loi et délivrer un certain McCoy, retenu dans l’un des villages de la junte. Le danger viendra à la fois des airs, avec ces hélicoptères qui tenteront de vous arroser de balles et de missiles, mais aussi des fleuves, puisque vous devrez vous échapper à bord d’un bateau ! Et au bout des vagues et de l’écume, vous ferez face au terrible Dingo, protégé par une armure d’une solidité insolente. Peut-être aurez-vous besoin de quelques grenades ?!

Sur Wii, GHOST SQUAD dépasse les bornes… d’arcade ! Le rail shooter du mythique studio AM2 est en effet une véritable illustration de l’expression pourtant souvent galvaudée « l’arcade à la maison« . Pour peu que vous soyez équipé d’un Wii Zapper, vous aurez donc l’impression d’avoir les deux pieds dans une salle d’arcade et la tête dans ces volutes de fumée autrefois honnies, désormais bannies. Si vous êtes droitier, la main gauche pour actionner la queue de détente et tirer, et la main droite prête à utiliser le bouton action (pour les QTE ou d’autres mini jeux). Certes graphiquement GHOST SQUAD n’est pas très beau, mais peu importe : il bouge vite, il amuse, il surprend… il dépote !

Ses détracteurs le cloueront au pilori en raison de son faible nombre de chapitres – trois ! Je leur répondrai qu’un jeu d’arcade n’est pas nécessairement très long, et que l’on y rejoue le plus souvent pour augmenter notre score, ou décrocher un sacrosaint 1CC. Certes pour la conversion de ce hit sur console, je n’aurais pas refusé une mission supplémentaire, mais les critiques faites au jeu sur ce point précis relèvent selon moi de cris d’orfraie. Déjà chacun des trois chapitres est très différent : ambiance, graphismes, déroulement des séquences… Le premier nous voit donner l’assaut d’une grande villa, le deuxième met en scène notre unité d’élite dans les couloirs de l’avion Air Force One, détourné par des terroristes, quand le troisième nous plonge dans l’atmosphère moite d’une forêt tropicale gangrénée par les juntes. Ces chapitres, résolument courts, sont en réalité construits comme des poupées gigognes vidéoludiques. Je m’explique. Sans même parler des bonus et autres petits secrets dissimulés çà et là dans les décors, chaque mission propose en fait 16 niveaux de difficulté. À chaque nouveau niveau débloqué, de nombreux petits détails changent au sein du chapitre (luminosité car l’heure est différente, vitesse des ennemis, etc.) et de nouveaux embranchements deviennent accessibles – ce sont parfois des portions entières et inédites d’un chapitre qui se dévoilent alors, libre à vous d’y accéder ou de continuer à emprunter une route que vous connaissez mieux (il est en effet possible de choisir son chemin).

Les variations sont donc extrêmement nombreuses, le plaisir de jeu est sans cesse renouvelé et un joueur motivé, accessoirement fan de rail shooters, fera tout son possible pour débloquer toutes les zones de jeu, et pour les boucler dans toutes les difficultés – avec en ligne de mire le vœu pieux du 1CC dans les trois chapitres au niveau 16 (pour ma part, je parviens à terminer les trois chapitres à la suite sans perdre de vie, mais je n’ai jamais réussi à tuer le boss du bateau dans le temps imparti au niveau maximal, ce qui me fait perdre beaucoup de points).

Avant que les critiques ne continuent, dans un réflexe pavlovien perpétuel, à déverser leur bile aussi vite que mon Wii Zapper crache ses balles, je souhaiterais ajouter une dernière chose concernant la durée de vie de GHOST SQUAD. Il s’agit de mon leitmotiv favori : un très bon jeu est rejouable à l’infini. Mais GHOST SQUAD fait encore mieux, puisqu’il propose de nombreuses idées venant renforcer la variété d’une aventure résolument diaprée. En effet, outre ses séquences de pur rail shooter (le nerf de la guerre), GHOST SQUAD injecte çà et là des objectifs, missions et des gameplays fort différents (quasiment des mini jeux) – et ils sont absolument tous réussis ! Certains sont plutôt classiques (sniper en temps limité, corps-à-corps simulés avec des QTE, assauts avec mode de vision nocturne ou thermique…) quand d’autres sont plus originaux : désamorçage de bombes ou de mines, gestion de la surprise via un alert meter, sauvetage d’otages (bouton action pour les délivrer par exemple, tandis qu’il faut aussi gérer les terroristes menaçants), et bien d’autres !

En gros, les séquences de rail shooter de GHOST SQUAD sont jouissives au possible, avec en prime un vrai côté stratégique puisqu’il faut gérer le rechargement de notre arme au millimètre, ainsi que l’ordre de nos priorités (quel adversaire terrasser en premier – le plus dangereux clignote en rouge). Mais en plus, tous les mini jeux qui parsèment notre chemin de pièges retors et tellement amusants viennent apporter un gros vent de fraicheur au genre. On ne voit pas le temps passer en fait, et on se surprend à relancer nos parties à l’envi. Jusqu’au bout de la nuit ? Cela dépendra bien évidemment de l’amour que vous portez aux rail shooters, mais un fan du genre devrait pernocter plus que de raison. Surtout, les objectifs d’un joueur motivé évolueront avec le temps. Pour ma part, mes premières parties furent sans calcul, du simple fun en barres. On découvre les mécaniques du jeu, le système d’embranchements, les différents challenges… On passe alors à la vitesse supérieure : on connait mieux les routines des adversaires, mais celles-ci évoluent quelque peu lorsque l’on accède au nouveau niveau de difficulté de l’un des trois chapitres (16 au total, je vous le rappelle !). On se rend compte que notre personnage a aussi un niveau, mais d’expérience celui-ci, permettant de débloquer des armes et des costumes. Ne cherchez pas : il faut atteindre le niveau 38 pour pouvoir utiliser le fusil-mitrailleur TR14 (les autres armes ne sont pas très intéressantes, c’est assez dommage d’ailleurs). Ce semeur de morts est super puissant, perce les blindages… Il va immédiatement devenir votre meilleur ami. Atteindre ce niveau d’expérience était mon premier objectif. Le deuxième était de débloquer les 16 niveaux de difficulté dans chacun des trois chapitres – et avec le TR14, ça se fait sans trop de problèmes. Ensuite, libre à vous de vous fixer d’autres buts – pour moi, ce fut l’accès au niveau d’expérience 99 (fortune et gloire… ), le dépassement des 500.000 points (scoring quand tu nous tiens…) et le 1CC au niveau de difficulté 16. C’est après avoir enfin touché ces rêves lointains du doigt (je ne pensais pas du tout avoir envie de faire tout ça lorsque j’ai joué au jeu pour la première fois), que je me suis rendu compte que j’avais déjà joué à GHOST SQUAD plus de 350 fois ! Oui le jeu garde notre nombre de parties dans ses statistiques.

Plutôt court en apparence, mais long si vous décidez de lui faire cracher ses tripes, GHOST SQUAD est une véritable pépite. Et je n’en ai pas parlé, mais il est également possible de faire la campagne en coopération, et il y a même un mode Party permettant de profiter des trois chapitres avec des habillages WTF – un univers jidai-geki mettant en scène des ninjas, ou un monde plus improbable encore où les ennemis sont de jolies femmes en bikini qu’il conviendra de neutraliser en les aspergeant d’eau ! Vous aimez ça ? #MeToo, I love it!

Note :

Alors je sais, le jeu n’est pas vraiment beau, il n’y a que trois missions, il est impossible de changer d’arme à la volée et notre arsenal, plutôt fourni, ne propose que très peu de fusils vraiment utiles. Mais GHOST SQUAD c’est aussi un rythme de dingue, des environnements très différents les uns des autres, une maniabilité sans faille au Wii Zapper, la possibilité de jouer en coopération et des tas d’embranchements, mini jeux, secrets et détails qui viennent enrichir le gameplay. Indispensable aux fans de rail shooters !

Images : Jeuxvideo.com

Trailer :

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