X2: No Relief (PlayStation, 1996)

X2: NO RELIEF
Année : 1996
Studio : Team17
Éditeur : Ocean / Capcom
Genre : press X to fire
Joué et testé sur PlayStation
Support : CD-ROM

Des extraterrestres belliqueux viennent de pénétrer dans le Système solaire. Les pertes humaines sont terribles, et il ne reste bientôt plus aucun pilote capable de reprendre le combat. L’état-major décide alors de contacter un militaire retraité : le commandant Miner. Il serait, selon les analystes, le meilleur pilote encore en état de contrecarrer l’avancée des flottilles extraterrestres. Après avoir choisi son vaisseau parmi trois, plus ou moins rapides ou puissants, le commandant Miner s’envole dans le ciel de Metropolis, déjà sous le feu des attaques adverses. Dans l’espace, au sein de champs d’astéroïdes ou plus loin encore, sur des planètes de feu et de glace, au sein de grottes instables voire dans l’antre de l’ultime bête en personne, Miner devra lutter et, s’il veut survivre, accumuler de plus en plus d’armes et d’options pour son vaisseau très spécial qui finira, on l’espère, par devenir aussi puissant que ses milliers d’adversaires.


X2 est la suite peu connue du célèbre PROJECT-X, l’un des jeux emblématiques de l’Amiga. Si PROJECT-X était un très bon shoot’em up pour un micro, il faisait bien évidemment pâle figure face aux titres similaires sortis à la même époque sur consoles. X2 étant cette fois-ci une exclusivité PlayStation, les Anglais de Team17 ont dû, on le devine, se retrousser les manches pour rendre hommage à cette console, divine, et atteindre le niveau des maitres japonais en matière de shoot’em up. Plot twist : Team17 est hélas une nouvelle fois loin du compte, et encore distancé par les titres développés par ces diables de Japonais. Loin des jeux, près du cœur ?


Du cœur oui, Team17 en a mis dans X2. On imagine qu’ils ont dû redoubler d’efforts pour aboutir à un tel résultat : leur jeu est beau, long et varié, les ennemis arrivent de toutes parts et explosions et autres effets de lumière inondent parfois l’écran sans pour autant provoquer le moindre ralentissement. Impressionnant. Alternant scrolling horizontal et vertical, X2 se joue sur un rythme fou – on vous l’avait dit dans le titre : no relief ! Les patterns ennemis n’étant pas trop tordus, on parvient même à s’en sortir grâce aux réflexes et à un semblant de stratégie (l’esquive !). Oui, l’amusement est réel, et ce dès notre première partie – durant laquelle je suis quand même parvenu jusqu’au boss de fin ! Les boss en question sont parfois gigantesques, et les armes sont légion – chose rare, à part le tir principal qu’il faut sélectionner parmi ceux récupérés durant la partie (changement à la volée avec le bouton carré), les autres armes peuvent être cumulées : missiles à tête chercheuse, boule de laser téléguidée, tirs secondaires, canons latéraux, modules qui nous répondent au doigt et à l’œil (on peut par exemple choisir la formation de ces vassaux spatiaux), laser électrique titanesque qui traverse constamment l’écran, smartbomb… C’est absolument dingue, et enivrant, notre vaisseau finissant par devenir plus illuminé et électrisant que la plus lumineuse des boules à facettes de discothèque ! Accumuler toutes ces armes est, de plus, très simple à faire dans le mode de difficulté normal – il suffit de rapidement récupérer les pastilles laissées par certains ennemis vaincus, et on ne les perd plus, même en cas de game over (possibilité de continuer la partie grâce aux nombreux crédits disponibles).


On en voit donc de toutes les couleurs avec ce vaisseau aux faux airs de sapin de Noël. No Hell ? Rien n’est moins sûr. Pourtant le jeu n’est pas trop difficile : beaucoup de continus et de vies sont disponibles, on réapparait immédiatement après une mort sans perdre notre armement, on dispose d’une barre d’énergie (généreuse, évitez surtout les décors qui font beaucoup plus mal que les tirs adverses) et les boss ne sont pas vraiment sadiques – en mode normal, un pilote confirmé devrait voir la fin de X2 après quelques parties. Hélas, ce shoot’em up est aussi assez frustrant par moments puisque tous ces lasers, ces explosions et autres effets délétères ne s’accommodent pas toujours très bien aux nuées d’adversaires qui fondent constamment sur nous sans parler de leurs boulettes qui passent parfois sous le radar du joueur, ébahi certes, mais aussi parfois hagard. En gros lorsque l’on boit le bouillon, c’est aussi parce que le jeu est un peu brouillon. On en arrive presque à se saisir d’options sans le vouloir, au beau milieu d’une bataille interstellaire acharnée et de dizaines de sprites adverses décharnés – ce n’est pas grave s’il s’agit d’une arme, d’un bouclier ou d’un bonus d’énergie. C’est plus gênant quand on récupère ainsi un speed-up ou un slow-down. Notre vaisseau peut en effet très rapidement devenir une vraie savonnette, et même juste un brin plus rapides, les commandes de notre bolide peuvent devenir indigestes, en particulier lorsque l’on doit se faufiler entre les décors – on finit presque immanquablement par se faire trucider, pour ne pas dire saponifier… À ce titre, je vous conseille de sélectionner le vaisseau XS02 au début du jeu – il est moins rapide (tant mieux !) et il frappe plus fort que les autres.


Le jeu de Team17 a donc des qualités et des défauts, des bas, des hauts… S’il devrait s’attirer les bonnes grâces des amateurs de shoot’em up, il pourrait tout aussi bien concentrer les foudres des pilotes les plus élitistes. Les joueurs nostalgiques de l’âge d’or de l’Amiga seront malgré tout, j’en suis sûr, un peu plus cléments à l’égard de X2 – on prend en effet un plaisir certain à naviguer dans des décors connus, surtout que l’on y croisera parfois la route d’ennemis déjà vus, aimés et je l’espère, vaincus.

Note :   Nostalgie :

Si PROJECT-X avait su, en son temps, marquer l’ère de l’Amiga, il n’en a pas été de même du jeu X2 avec celle de la PlayStation. Bien qu’un peu brouillon par moment (en particulier dans les derniers niveaux, aux écrans surchargés), X2 demeure vraiment plaisant. N’allez donc pas croire celles et ceux qui, sur Internet, se font des films (X, bien évidemment) en déclarant de façon presque indécente que le jeu de Team17 serait une hidden gem de la PlayStation, ou au contraire un raté interstellaire à la difficulté outrancière. La vérité, c’est que X2 se situe quelque part entre les deux.

Images : psxdatacenter

Preview d’époque :

Laisser un commentaire