Mange Cailloux (Amstrad CPC, 1987)

MANGE CAILLOUX
Année : 1987
Studio : Ubi Soft / Christophe Marchal
Éditeur : Ubi Soft
Genre : c’est une roc star
Joué et testé sur Amstrad CPC
Support : cassette ou disquette


Un pingouin se retrouve bloqué dans des labyrinthes faits de cailloux et de quelques diamants. Il devra y faire face à de nombreux ennemis : des bonshommes bleus (ainsi appelés dans la notice du jeu) aux faux airs de blobs visqueux et affamés. Ils feront tout leur possible pour rattraper le pingouin et le croquer ! Heureusement notre oiseau à l’humour volatil n’est pas sans défense : il peut détruire les cailloux, mais aussi les déplacer d’un coup de patte bien placé, et ainsi écraser les blobs. D’autres techniques lui permettront de gagner du temps, en paralysant les blobs par exemple : en alignant les trois diamants (ce qui est loin d’être évident) ou en tapotant les bords de l’écran de jeu !

J’ai découvert MANGE CAILLOUX un peu par hasard durant les années 80, dans la compilation L’ALBUM UBI. Une grosse boîte, une superbe pochette élégamment illustrée et quelques noms ronflants qui vendaient du rêve : INERTIE, ZOMBI, ASPHALT, et parmi eux deux titres que je connaissais moins, MANHATTAN 95 et MANGE CAILLOUX. Disons-le franchement : au premier coup d’œil, le pingouin de MANGE CAILLOUX semblait être le vilain petit canard de la compilation – graphismes et animations simples voire peu engageants, et gameplay paraissant accuser un train de retard. Comparés à MANGE CAILLOUX, les jeux INERTIE, ZOMBI et ASPHALT auraient en effet presque pu être considérés comme des blockbusters à l’époque ! Mais contre toute attente, après avoir lancé une première fois ce petit jeu d’Ubi Soft, je dois avouer avoir eu du mal à lâcher le joystick. Le gameplay était relativement simple, c’est vrai, mais cela permettait aussi de l’assimiler immédiatement, et par conséquent de s’amuser en relançant les parties à l’envi.

Dans MANGE CAILLOUX, on contrôle donc un pingouin. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas manchot ! Il peut ainsi projeter les blocs de pierre à travers l’écran (en ligne droite) ou les détruire (si les blocs ne peuvent pas bouger, par exemple si deux d’entre eux se suivent). En projetant un bloc, on peut écraser un blob si celui-ci se trouve sur sa trajectoire – c’est le but du jeu, détruire tous les blobs qui apparaitront à intervalles réguliers. Astuce importantissime : quand un nouveau blob apparait, celui-ci est sans défense durant quelques petites secondes – profitez-en pour lui clouer le bec ! On peut aussi les étourdir lorsque l’on frappe les parois de l’écran – et qu’ils sont en contact avec elles. Trois diamants sont également disséminés dans le tableau, si vous parvenez à les mettre côte à côte, vous bénéficierez d’un gros bonus tout en paralysant les blobs encore présents durant un bref instant. Certains niveaux, appelés « défi », nécessitent d’aligner les trois précieux blocs en question dans un temps limité – et sans blob à l’écran. Il s’agit selon moi des meilleurs moments du jeu – car avec tous ces blobs qui pullulent dans les niveaux normaux, ça finit par devenir plus énervant qu’autre chose. Ils sont trop agressifs, trop rapides (ou notre pingouin trop lent, c’est selon). Oui comme souvent à l’époque, la difficulté de MANGE CAILLOUX a été mal dosée. Je n’ai ainsi jamais réussi à dépasser le dixième niveau…

Je l’ignorais en ce temps-là, mais lorsque j’ai ressorti le jeu dans l’optique d’écrire à son sujet je me suis dit qu’il y avait anguille sous roche caillou. MANGE CAILLOUX est en réalité une copie éhontée du jeu d’arcade PENGO, sorti en 1982. Eh oui dans les années 80, le marché des jeux vidéo, en particulier micro, n’était pas constamment scruté par les ayants droits. Un monde qui n’avait pas encore pignon (pognon ?) sur rue et qui osait, par exemple, reprendre le poster du film PREDATOR pour la jaquette de GRYZOR, ou encore adapter ESCAPE FROM NEW YORK en totale illégalité sur Amstrad CPC ! Ah ça, c’était l’bon temps ma bonne dame !

Sourd aux critiques, le petit pingouin d’Ubi Soft est toujours resté droit dans ses bottes, ferme dans ses palmes. Et même quand des joueurs déçus ou des ayants droit vexés lui lançaient des cailloux, eh bien lui, il les mangeait ! Relique improbable d’une époque révolue, MANGE CAILLOUX a su divertir de nombreux enfants à la fin des années 80. Non, on ne t’oubliera pas, petit pingouin !

Note : Nostalgie :

MANGE CAILLOUX est un jeu très sympa, même s’il faut bien avouer que son pingouin y singe un vieux hit de Sega. Un peu trop difficile à mon goût (en fait je trouve que notre personnage n’est pas assez vif par rapport à la vitesse des adversaires), et globalement pas aussi prenant qu’un PAC-MAN ou qu’un BOULDER DASH, il n’en demeure pas moins un très bon petit titre de l’Amstrad CPC.

Images : Jeu vidéo et des bas

Vidéo des premiers niveaux :

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